mercredi 9 mars 2016

Voyage en terres libertines

Satyrs And The Oreads Art - by William Adolphe Bouguereau

Suite à l'article d'Adam de Nouveaux Plaisirs à propos du libertinage 
 j'ai voulu écrire en réponse mon point de vue sur la question. Cela n'essaye pas d’être une définition exhaustive mais simplement un autre point de vue; Chacun viens à explorer cet univers pour des raisons personnelles donc différentes. C'est un point de vue subjectif, autrement dit chacun verra midi à sa porte.


Libertaire ou libertin?

 Au départ j'imaginais quelque chose d'un peu secret et mystérieux, un peu intello, dans une réflexion de tolérance de respect et de plaisir partagé. Le droit de dire oui sans être une salope, d'aimer certaines pratiques sans être jugée.... Voilà l'idée que je me faisait de l'esprit libertin.

Qu'est ce que le libertinage aujourd'hui?

Voilà une question que je me pose et une vrai question car on tente de définir le libertinage, d’après ses origines historiques et philosophique, d’après ses codes, ses pratiques mais au fond de quoi est il question si ce n'est de libertés sexuelle? Pourquoi donc cette question de liberté sexuelle encore !?
N'a-t-on pas déjà le « droit » d’être un couple hors mariage, de vivre en concubinage ou bien même séparément, faire le choix de ne pas avoir d'enfant, d’être célibataire et avoir des sexfriends réguliers ou non? Où restent ils des interdits sociaux, moraux? Et bien il y en a encore beaucoup et bien tenace car malgré cette apparente tolérance, nous savons bien quelle pression sociale nous subissons pour rentrer dans le rang. Un des interdits fondamentaux du couple reste encore aujourd'hui valable comme motif de divorce : l'infidélité. Alors voilà de quoi revendiquer à nouveau, un terrain conquis depuis un bail en silence, mais qu'aujourd'hui, comme nous voulons être honnête et franc ouvert et tolérant, nous voulons avoir le droit de se dire les choses dans le couple.
La levée du secret

Il ne faut pas croire que c'est facile, lorsque l'on rencontre une personne, de lui annoncer une vision du couple ouvert à un épanouissement extérieur. Ça passe ou ça casse mais en général, on essaye pour voir et le temps nous dit si la confiance et la complicité opère. Si le terrain semble favorable, l'aventure peu commencer mais par où commencer? (voir les articles sur ce blog que j'adore "les fesses de la crémière" 

Une sacrée dose de confiance en soit :

Savoir que l'on ne se quittera pas pour « ça » cela devrait suffire et pourtant, qui n'a pas ressenti de jalousie? Qui n'a pas craint pour sa position? S'il faut être honnête alors soyons le vraiment, la peur de déplaire existe aussi et surtout j'ai envie de dire dans le monde du libertinage. Bien-sur car chacun est là pour séduire au fond alors on se valorise, on fait tout pour donner envie et si ça marche...c'est un pouvoir extraordinaire, difficile de ne pas le rechercher à nouveau, l'addiction n'est pas loin  si l'on ne sait pas se rassurer autrement.

 " Tout est possible, rien n'est obligatoire "
On nous parle donc d'un état d'esprit libertin comme on a parlé du rêve américain, c'est l'utopie d'un monde où l'on pourrait s'aimer librement et joyeusement bien entendu. Le fantasme dans lequel on peu marcher, que devient il s'il n'est plus un idéal à atteindre? Un acte accompli et après? Que reste il pour rêver? Toute les libertés sont elles bonnes à prendre?

 
Pour moi, ce fut comme franchir une porte, aller vers l'inconnu et c'est vers cela que je souhaitais aller, vivre des choses surprenantes, explorer. Lorsqu'on commence à s’intéresser au libertinage, c'est qu'il y a une démarche d'ouverture qui s’opère, on est déjà en questionnement sur sa capacité à partagé. La réflexion commence par des lectures, de blog en blog, on entend ce mot revenir invariablement « dialogue » communication »...
 Alors pour qui? pour quoi? faut il un guide, un certificat du psychiatre? En tout cas il semble important de dire que cela ne correspond pas à tout les curieux qui viennent savoir de quoi il s'agit. Il faut bien un début à tout cependant, arrêtons de fustiger les débutants en les voyants comme ceux qui dénaturent une culture.

Moi même je déteste tout les conseils, les recettes pour obtenir gain de causes, je pense qu'aucun conseil ne remplace le savoir empirique, celui que vous expérimentez par vous même car je suis moi même de nature à balayer d'un revers de la main tout les conseils qu'on me tend. Cependant il y a des personnes qui se posent des questions et qui demandent à ceux qui semblent s'y connaitre, des conseils pour savoir comment aborder les choses, dans quel état d’esprit? est il concevable qu'on puisse se plier à devenir se qu'on n'est pas...? c'est une autre question

Quel est l' état d'esprit propice au "libertinage"? pour ceux qui connaissent un peu mais de loin.

 -Ne pas prendre la sexualité trop au sérieux.
En tout cas savoir qu'elle peut être aussi une activité ludique et sociale, sans énormes enjeux affectifs autre que amicaux. plus facile à faire lorsqu'on est pas en pleine fusion amoureuse avec son ou sa partenaire il me semble. Il arrive que des rencontres libertines se concluent par une belle histoire d'amour mais si vous espérez trouver l'amour, vous risquez d’être déçu par l'aspect léger de la chose qui se déroule.

-Ne pas venir pour conclure/ dans un but trop précis. .
Il se peux que vous ayez un fantasme précis et que vous trouviez exactement les personnes avec qui l'assouvir cependant ici comme ailleurs vous trouverez des gens à qui vous ne plairez pas il est plutôt recommander de vivre ces moments sans idées préconçues, de laisser le déroulement de la soirée vous réservez des surprises.

-Renoncer au contrôle absolue de la situation.
Je veux dire par là comme je l'explique plus haut, que c'est là que ce joue le nœud du problème pour ceux qui viendraient mettre en œuvre un fantasme dans la réalité. Ici chacun aura ses propres prérogatives du moment et personne ne sera connecté à vos pensées pour les mettre en œuvre. sauf si...

-Se parler avant d'agir
 après la rencontre la conversation s'engage sur les envies de chacun, ...(la suite la prochaine fois)

détail du "Jardin des délices" de Jérome Bosch 1515


Ce qu'en dit Frederick :

-On observe un certain libertinage de consommation, de loisir, beaucoup pratiquent comme on pratiquerait les "Free party" sans avoir vécu en camion ni en squat, sans en connaître le mode de vie, comme on irait à un bal costumé.
-Ne serait-on pas en train de confondre ce que l'on appelait autrefois  "échangisme" en l'anoblissant en lui donnant un nom savant, on change de terme comme pour retirer le coté péjoratif pour sortir du cliché ou échapper au stéréotype qu'on lui colle.

La suite au prochain épisode? la prochaine fois je vous parlerais peu être des codes et pratiques que j'ai pu observer.